Trouverez-vous le coupable? Marie a disparu du manoir du poète Théophane. Quatre personnages sont impliqués, à vous de connaître leur version, tout en poésie, et de dire, en rimes ou pas, qui est le ou la responsable.
PERSONNAGE 1 : Le poète Théophane
Ca m’use, ça m’use,
J’ai perdu ma muse,
Ca m’use, ça m’use.
Croyez-vous que ça m’amuse?
Non, ça m’use, ça m’use.
Où est-elle recluse?
Des vagues idées fusent,
Mais que des réponses confuses.
Ne pas revenir, elle abuse,
Dans mon coeur, douleur se diffuse,
La perdre à jamais, je refuse.
Dernière fois vue près de l’écluse.
Ce soir, Philippe, je vous accuse!
Je n’accepterai pas d’excuse
Tant que ne reviendra pas ma muse.
Vous n’avez pas la science infuse,
A votre intelligence obtuse
S’est dévoilée votre ruse
Pour que vous me voliez ma muse.
Peut-être ce jeu vous amuse?
De vos réponses j’ai trouvé l’intruse
Vous tourniez autour telle une buse
Dans vos griffes, vous l’avez incluse
Depuis cette rencontre dans le Vaucluse
Par votre faute est partie ma muse
Non de la mienne, je le récuse.
Cachez-vous dans une béthuse
Je ne saurais voir tête de méduse
Fuyez comme une lermuse
Rentrez chez vous à Anduze
Sur le champ quittez Saint-Jean-de-Luz
Où es-tu ma muse?
PERSONNAGE 2: Philippe
Non mais c’est une plaisanterie?
Que vous osiez m’accuser ainsi!
Moi, Philippe, votre plus proche ami
Point de mal ne ferai-je à Marie
Que vous souffriez je comprends ceci
Tant de nuits sans avoir dormi
Au grand jour je subis votre hystérie
Je suis comme vous inquiet aussi
Sachez que je ne suis votre ennemi
Croyez moi sincère je vous en prie.
Vous me le demandez, je partirai d’ici
Je courrai sans économie
Vous ne me reverrez plus je vous parie
Ecoutez mes explications que voici
Pluie ne connaissant accalmie
Usé à chevaucher dans la prairie
J’ai emprunté un raccourci
A neuf heures je me suis endormi
Sur la paille au fond des écuries.
Bonne nuit oublie les soucis
Tout espoir est donc permis
Me croire coupable est une ânerie
De tout mon coeur je vous apprécie
Pouvoir vous libérer de votre infamie
Est mon souhait le plus chéri
Plus aucun tableau noirci
Au contraire, une véritable alchimie
Tout faire pour que vous soyez guéri
Dans un pur bonheur vous me direz merci
D’avoir enfin retrouvé votre amie.
Sur l’affaire, bien plus qu’une théorie
Même un mystère éclairci
Interrogé, le palefrenier a blêmi
C’est lui qui a poussé Marie
A vouloir partir loin d’ici
Racontant qu’à dix heures et demi
Vous deviendriez son mari
Elle a gobé ces inepties
Déclenchant en elle un tsunami
Et de détresse, un terrible cri
A l’attraper il réussit
Plusieurs coups remis
De son couteau elle a péri.
PERSONNAGE 3: André le palefrenier
Oui? Je vous en prie, entrez!
C’est moi que vous cherchiez?
Mon prénom est André
Peut-être que déjà vous le saviez?
J’occupe ici la place de palefrenier
Mais je vous préviens d’entrée
Innocent il faut que vous le sachiez.
Où Marie est-elle cachée?
Je n’en ai pas la moindre idée
Philippe m’a déjà interrogé
Histoire toute racontée
Rien de plus vous ne saurez
Pas ici que vous la trouverez
Rien ne sert de me menacer
Votre chantage vous devez garder
Et notre amitié sera épargnée
J’ai vu Marie hier arriver
Dans l’après-midi, très pressée
Voulait une monture pour galoper
Sa requête j’ai refusée
Marie ne sachant monter
Elle est repartie fâchée
Mais fichtre! Je l’ai sauvée
D’une chute certaine et assurée
Au manoir elle est retournée
Voir son amie la bonne fée
Pour encore lui raconter
Qu’André le mal léché
Lui a encore mal parlé.
La bonne fée vous allez
Evidemment me demander
Qui est cette bien-aimée?
Victorine la prénommée
Femme de chambre attitrée
De Marie depuis des années
Qu’à t-elle bien pu raconter
A sa maîtresse disposée
Pour qu’elle se sente outragée
Et s’enfuit pour l’éternité.
PERSONNAGE 4: Victorine, la femme de chambre
N’écoutez pas ce vieil ivrogne
Epris à vie des vins de Bourgogne
Ne sentant pas l’eau de Cologne
Au contraire, la vieille charogne
André est une brute sans vergogne
Si on est pas d’avis avec lui, il cogne
Sur la table quand il grogne
Faut dire qu’il a une solide pogne
Bien utile à la besogne
Son père était de Pologne
Et sa mère de Boulogne
Voilà son portrait au vitriol
Ne croyez pas que je rigole
Ne me tenez pas pour folle
Je le vois plonger dans l’alcool
Debout accroché à ses licols
A chaque pas il dégringole
S’étale de tout son long au sol
A côté des chevaux et des carrioles
Sur sa tête point d’auréole.
Au sujet de ce guignol
Ne croyez pas que j’extrapole.
Parlons plutôt de ce beau rossignol
Ce Théophane, poète espagnol
Aux mots jolis qu’entre eux il colle
Des airs d’amour portés par Eole
Des doux vers dont on raffole
De la beauté des tournesols
En été où l’on batifole
C’est devenu notre idole
Ce bel homme qui s’estringole
Amour futile et frivole
A Marie, son coeur il cambriole
Des sentiments qui s’étiolent
Des souvenirs qu’il rafistole
Poète ne se console
Un air de Carmagnole
Dans cette guerre qui isole
Cet homme qui se désole.
Elle montra son ras-le-bol
Voulant boire sa fiole
D’un coup mourant au sol
Mais préféra saisir au vol
La liberté qu’elle cajole
Qu’en justes noces, elle convole
Jusqu’en pays cévenol.
SOLUTIONS
Des personnages, quelles sont les informations
Que nous pouvons tirer pour avancer nos pions?
De Théophane le poète
Il a vu Marie la dernière fois près de l’écluse.
Accuse Philippe d’un amour avec Marie
depuis la première fois vu dans le Vaucluse.
Philippe habite Anduze.
L’histoire se déroule à St Jean de Luz.
De Philippe
Il était à cheval tout l’après-midi dans la prairie.
Est rentré le soir aux écuries et s’y est endormi.
Accuse André ayant parlé d’un mariage entre Marie et Théophane.
Accuse André d’avoir tué Marie.
D’André
A vu Marie l’après-midi demander un cheval.
Lui a refusé.
Il a vu Marie partir vers le manoir.
Accuse Victorine, la femme de chambre de Marie.
De Victorine
Nous dit que Théophane est amoureux de Marie.
Mais ce n’est pas réciproque.
Mair s’est enfuie en pays Cévenol donc dans les Cévennes en France.
Qui est donc le coupable?
Donc si l’on remet l’histoire dans l’ordre, le poète est amoureux de Marie mais ce n’est pas réciproque.
Philippe fit du cheval l’après-midi et Marie voulait aussi un cheval dans l’après-midi aussi alors qu’elle ne savait pas en faire. Coïncidence ? Marie voulait-elle rejoindre Philippe ?
Théophane aurait-il vu juste entre Philippe et Marie, une histoire d’amour depuis leur rencontre
dans le Vaucluse?
Marie est partie dans les Cévennes comme nous l’affirme Victorine sa femme de chambre.
Philippe habite Anduze, là où il doit retourner.
Seuls, les détectives doués en géographie savent qu’Anduze est une ville des Cévennes.
Philippe et Marie vont donc se retrouver là-bas.
La disparition de Marie du manoir est bien due à l’amour où Philippe est le coupable.
Concept très intéressant ! Je ne connaissais pas ce mode de jeu. Je n’ai pas regardé la réponse, j’essayerai quand j’aurai un peu de temps 🙂
Merci Romain!
C’est un format étonnant ! J’apprécie énormément 🙂 après j’avoue j’ai été tentée par la solution. Je mets ton article de côté j’imagine bien ce défi entre amis !
Merci beaucoup
Merci Sabine pour ton commentaire!
Wouaou ! je suis séduite par le jeu et la forme… mais je ne saisis pas si je dois y jouer toute seule ou si chacun joue un rôle ? Est-ce qu’il faut envoyer une fiche à chaque joueur ? Une toute petite règle du jeu en introduction serait appréciée. Bravo en tout cas, belle écriture, j’adore l’univers.
Merci Hélène! Le cluedo peut se jouer seul ou à plusieurs, autour d’une table ou dans son salon… La règle du jeu est affichée sur la page Cluedos géants mais tu as raison, je mettrais un petit rappel en haut de chaque thème. Merci encore!
Je connais Anduze. Ma belle famille possède une maison dans le Gard. J’avais donc un atout dans ma manche !
J’adore l’idée de faire tout sous forme de poésie. En plus, ça complique la réflexion. A la première lecture, tu ne peux pas t’empêcher d’être centré sur les rimes. Bravo !
Merci Anne! ça fait plaisir!